Obadiah McNeil

Obadiah est né en Ecosse, un 18 septembre. L’unique petite tête blonde de la famille, qui avait d’ores et déjà beaucoup trop de cheveux sur sa tête. Il était un doux mélange de ses deux parents, la couleur des yeux de son père, alors que la forme tenait plus de ceux de sa mère. Peut-être qu’il était un peu trop frêle. Il l’est toujours d’ailleurs, avec cette tendance à attraper le premier rhume qui passe, à se trimballer des tonnes d’allergies. Du haut de ses 27 ans, il a quand même réussi à s’en débarrasser de quelques-unes, ou en tout cas d’arriver à les modérer. Merci les potions et autres plantes magiques. Sauf qu’à l’époque, il n’était pas question de magie du tout. Sa mère était une sorcière, mais depuis quelques années, elle l’avait petit à petit reniée, préférant une vie plus tranquille. A cause de son état de santé plus que précaire, son père avait arrêté de travailler, préférant rester à ses côtés. Sa mère quand à elle redoublait d’efforts pour pouvoir suivre financièrement, tout en arrivant à faire plaisir au reste de la famille. Elle était courageuse, à ne jamais baisser les bras. A ne jamais se plaindre, jamais faire d’histoires. Elle gardait le sourire, elle positivait.

Obadiah a toujours eu, et continue, d’avoir une bonne image d’elle. Il n’y a qu’une seule fois où il l’a vue pleurer. C’était peu après ce jour mémorable, un soir d’Halloween. Son père n’avait pas voulu qu’il sorte le fêter, et avait même caché le déguisement qu’il avait soigneusement choisi en compagnie de sa mère. Le jeune garçon avait été en même temps triste et en colère, et avait décidé coûte que coûte qu’il aurait un déguisement. Et qu’il serait un gobelin, oh. Sa mère lui avait déjà raconté quelques histoires sur eux, et ils avaient l’air parfaitement effrayant. Parfait pour cette soirée. Dans sa recherche désespérée d’habits pouvant convenir, il avait ressenti une chaleur assez vive au niveau de ses oreills. Son premier réflexe avait été de pleurer, ce qui n’avait pas vraiment alerté son père, vu qu’il chouinait depuis qu’il voulait son costume, mais une fois face à un miroir, il changea totalement d’humeur. Il était beaucoup trop heureux, il n’avait peut-être pas de déguisement mais il avait des oreilles de gobelin. C’était incroyable. Et beaucoup trop bien.

Visiblement uniquement pour lui, son père avait plutôt été horrifié. Et dès que sa mère était rentrée, son paternel n’avait pas attendu deux minutes avant de lâcher un flot de paroles continu et plutôt agressif. Et alors qu’Obadiah trop heureux, et fier quand même, avait essayé de lui montrer ses belles nouvelles oreilles, on l’avait renvoyé directement dans sa chambre. Et il n’avait même pas pu sortir. C’était assez nul oui. Encore plus quelques jours plus tard, lorsque son père parti, et que sa mère avait laissé pour la première et dernière fois ses larmes couler devant son fils. Ce ne fut que quelques années plus tard qu’il comprit exactement la raison de son départ. La magie. Son père était au courant bien sûr que sa femme était une sorcière, mais il ne l’acceptait pas pour autant, et avait espéré de tout son cœur que leur fils ne le serait pas. Raté pour le coup.

Obadiah fut sceptique tout un temps face à ce nouveau monde, qu’il n’avait pas tellement demandé. Pas du tout même. Il avait l’air fascinant, c’était vrai. Mais surtout dangereux et très peu fiable. Non mais le jour de la rentrée, on lui avait foutu un chapeau parlant sur la tête, et soi disant il saurait mieux que lui dans quelle maison il devait aller. C’était sûrement un bête tour de passe-passe. Ouiii, comme ses oreilles qui étaient toujours là et qui n’avaient apparemment pas envie de changer d’un poil. Alors il avait été s’asseoir, très fermé sur ce tabouret. Et cette chose après quelques secondes avait sorti Serpentard. Mais le blond n’avait aucune envie d’aller là-bas, après mûre réflexion. Sa mère elle, avait été à Gryffondor, donc il voulait suivre ses traces. Maiiis visiblement c’était trop tard, parce que même s’il avait totalement ignoré la table des vert et argent, en essayant d’aller vers celle qui l’intéressait, on l’avait forcé à se rendre auprès des désormais siens. Bah il avait boudé. Et personne en avait eu quoique ce soit à faire en fait.

Ceci dit, il se débrouilla pas trop mal lors de ses études. Il n’avait pas très envie de décevoir sa mère, non. Pas du tout même. Alors il faisait au mieux. Il voyait bien qu’elle de son côté trimait encore et toujours. Elle n’était pas souvent là pendant les vacances, mais il revenait quand même. Ne serait-ce que pour la voir quelques minutes tous les soirs. Mais avec ça, il ne manquait strictement de rien. Elle le couvrait de cadeaux, tout le temps, certainement pour combler son absence, tout comme celle de son mari. Et le blond y avait pris petit à petit goût. Il voulait aussi lui rendre la pareille, alors il se fit la promesse de devenir non pas médicomage, mais guérisseur. D’avoir son propre cabinet, et surtout de gagner le plus d’argent possible. C’était le plus important. La vie des autres, il s’en foutait totalement. Cela lui pris des années des années à atteindre ce poste. Ce n’était pas rien non plus comme étude, mais il savait qu’il en avait les capacités. D’ailleurs il les a, la preuve, c’est qu’il y est enfin arrivé. Et si son choix d’endroit c’est porté sur Pré-au-Lard, c’est simplement parce que y a presque pas de gosses. Vu qu’ils ont ce qu’il faut au Château.